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En quoi consiste le projet

Nous sommes Hana, Clara et Elena, trois étudiantes en médecine à Brest de 23 et 24 ans.
Nous avons décidé de prendre une année de césure entre nos 5e et 6e années d’études afin de nous impliquer comme bénévole auprès de différentes associations venant en aide aux réfugiés à travers l'Europe. 


De Brest à Samos, le détail de notre aventure :
- CALAIS : le point de départ de notre périple se situe tout au nord de la France, à Calais.
Début Octobre nous intégrerons en tant que bénévoles les rangs d'UTOPIA 56, association bien connue du grand public qui vient en aide aux migrants.

Notre rôle sera entre autres missions de participer aux maraudes pour apporter de l’aide aux exilés et personnes à la rue, dans la campagne avoisinant Calais : distribution de repas,  thé, couvertures, vêtements, kits d’hygiène, tentes etc…
De part notre cursus médical, une autre de nos missions sera de participer à l’accès aux soins de ces personnes en participant aux premiers soins, à la distribution de médicaments, ou en les accompagnant quand cela est nécessaire chez le médecin ou à l’hôpital.


- MARSEILLE : dans un second temps nous poserons nos sacs à Marseille afin de participer au projet COCO VELTEN auprès de l'association YES WE CAMP et Groupe SOS solidarité.
YES WE CAMP est une association qui investie des lieux inoccupés (bâtiments, terrains vagues etc..) afin de créer un espace permettant le déploiement d’activités diverses (qu'elles soient associatives, artisanales, à but social ou écologique) tout en réunissant des personnes d’horizons différents dans un même lieu.

L’expérience-phare du projet COCO VELTEN est l’implantation dans certains étages du bâtiment d’un foyer d’accueil de personnes sans-abri.
Tout l’intérêt repose alors sur la proximité et les liens qui pourront se créer entre ces personnes en insertion, et la dynamique entrepreneuriale et culturelle portée par les autres occupants du projet.
La cohabitation est rendue possible par la transformation particulière du lieu : l’espace y est aménagé de telle façon que chacun se sent légitime d’y exister.


- VINTIMILLE : après Marseille, nous prendrons la direction de Vintimille.
Cette ville est pour nous le moyen d’être témoin de la situation aux frontières mêmes de notre pays. Frontières qui pour nous, nées européennes après le traité de Maastricht et la création de l’espace Shenghen, sont bien plus synonymes de simples lignes tracées en gras sur une carte que de réelles barrières infranchissables, lieu de nombreux enjeux.

Nombreux sont les habitants de cette région à se mobiliser quotidiennement pour aider les migrants à passer cette damnée frontière, en les hébergeant quand ils les voients arrivés, épuisés et perdus après une journée entière de marche, afin qu’ils puissent se reposer quelques jours avant de reprendre leur périple.
Ils sont également un certains nombres, habitants français ou italien à risquer une lourde sanction pour faire passer la frontière dans leur voiture des familles entières.   
 
Les habitants des villages qui oeuvrent pour la cause des migrants, en cuisinant collectivement des repas et faisant des maraudes dans Vintimille, hébergeant des gens, et éventuellement leur faisant passer la frontière en voiture, se sont organisés et regroupés en collectifs, notamment celui de Roya Citoyenne (afin, par exemple, qu’une maraude soit assurée chaque soir par un village).
 
Pendant quelques semaines nous rejoindrons cette association en tant que bénévole afin de participer notamment à la préparation et à la distribution de repas.


- SAMOS : après l'Italie, nous ferons route vers la Grèce sur l'île de Samos pour rejoindre Med'EqualiTeam, une ONG médicale.
Sur l’île, un seul camp s’étend progressivement : Vathy.
Ce camp accueille aujourd'hui plus de 4000 personnes (alors qu'il est initialement prévu pour 650 personnes) avec parfois plusieurs familles par tente, du fait de l’attente de demandes d’asile.
La surcharge du camp entraîne des problèmes sanitaires récurrents et les services médicaux mis en place par le gouvernement grec sont dépassés.
Med’Equaliteam fournit sur place des traitements, des soins préventifs ou curatifs, et ce par le biais de consultations individuelles ou des réunions d’informations. L’équipe est composée de traducteurs, de coordinateurs, d’infirmières et de médecins.

Au sein de cette organisation nous mettrons à profit notre bagage médical dans des conditions complètement différentes de celles de l’hôpital occidental. Notre rôle sera, entre autres missions, de réaliser le « tri » des patients, qui consiste à évaluer le degré de gravité de la situation afin d’adapter la vitesse de prise en charge.







 

D’où est venue l’idée de ce projet

Les racines de notre projet

Nous sommes originaires du Finistère Nord (Morlaix et le Relecq-Kerhuon) et des Côtes d’Armor (Trébeurden), et vivons à Brest depuis le début de nos études.
Au-delà de ce qui nous lie à notre ville étudiante, nous sommes toutes trois attachées à notre culture bretonne, notre région, nos langues, nos racines.
La sensibilité d’attachement culturel que nous partageons a un grand rôle à jouer dans ce projet. Elle a contribué à nourrir notre réflexion et nous interpelle sur les conditions d’accueil de ces populations réfugiées en Europe.

Fuir les conflits armés et la pauvreté, fuir son propre pays, laisser sa famille derrière soi et traverser un continent, subir des violences autant humaines que climatiques en risquant sa vie pour finalement être parqué dans un camp, en Europe. Cette phrase, simple résumé du calvaire actuel de millions de personnes, rend compte du drame humanitaire de cette décennie et nous renvoie à un principe tout aussi simple et humain, la solidarité.
 

Greffées à cela, nos études médicales

Depuis maintenant plusieurs années, nous étudions l’humain sous toutes ses coutures dans nos livres et travaillons à ses côtés à l’hôpital. L’humain est au centre de notre activité, de nos réflexions et le sera tout au long de notre carrière professionnelle.
Il nous est apparu nécessaire, au-delà de nos convictions personnelles, d’acquérir une expérience pour le moins singulière et contrastant avec notre quotidien. Nous y voyons l’opportunité d’apprendre à composer avec la diversité tant sur le plan médical qu’humain.

Ce projet s’inscrit ainsi dans deux axes, médical et citoyen.



Mise en oeuvre du projet

Ce projet a vu le jour en janvier 2019, un peu par hasard, au détour d’une conversation. Chacune individuellement avait déjà songé à réaliser cette aventure, et finalement, l’idée d’un voyage toutes les trois a émergé.
Tout d’abord, la perspective d’une césure dans des études paraissant interminables nous semblait inconscient et de fait impossible à envisager. Mais finalement en creusant le sujet, nous nous sommes rendu compte que d’autres l’avaient fait avant nous, et n’avaient pour autant pas mis en péril leur cursus. Leurs retours étant positifs (voire très positif !), cela n’a pas manqué de faire grandir nos ambitions et de nous conforter dans notre projet.
En très peu de temps, nous avons pu obtenir des contacts dans diverses associations et avons donc commencé les démarches pour aboutir, aujourd’hui, à un projet structuré.

La dimension solidaire du projet passe aussi par le bénévolat, c’était un des piliers fondateurs de notre initiative.
Bien évidemment, ce dernier a un coût car il est par essence non rémunéré.
Le financement du projet est donc en partie apporté par un emploi rémunéré en amont, celui d’aide-soignante pendant deux mois (1 250€ x 2 chacune).

S’est posée rapidement la question de crown-funding, mais nous ne nous sentions pas légitime de le faire auprès de nos proches, ce projet étant d’abord un souhait personnel. L’idée de donner à chaque donateur une petite rétribution matérielle (carte postale, tote bag, etc…) en échange d’argent, et d’une certaine façon « imposer » cela à nos proches ne correspondait pas à notre volonté première d’engagement et d’autonomie. 

Nous avons donc décidé de nous tourner vers des structures possédant des fonds dédiés à ce type de projet, comme ELAN ou la PEPSE, et ce en complément de nos apports personnels.



 

Quel est le public visé par ce projet

Nous souhaitons rendre compte aux brestois et brestoises de l’impact du déracinement et donner un témoignage de terrain sur la question de la prise en charge des populations réfugiées en Europe par le biais de la photographie.

A notre retour, nous souhaitons réaliser des expositions de photographies, agrémentées de nos écrits, nos rencontres, nos découvertes. Elles auront lieu dans le hall de la faculté de médecine de Brest, et au sein de différentes structures publiques brestoises (MJC, centre de loisir,...)
« Ce n’est pas la lumière qui manque à notre regard, c'est notre regard qui manque de lumière.” disait Gustave Thibon.  Par le flash de notre appareil photo nous souhaitons mettre en lumière ces visages tout en apportant un témoignage de terrain, un certain regard, à ceux qui s’intéressent à la question complexe de l’accueil des migrants en Europe.

Nous y voyons la possibilité de mettre en lumière un sujet très complexe, souvent évoqué mais demeurant éloignés de notre réalité occidentale.

Ce témoignage s’adressera aux convaincus qui n’ont pas l’opportunité de s’engager sur le terrain, aux intéressés, aux curieux, aux brestoises et aux brestois plus généralement.

Par ailleurs, et ce avec le soutien du Doyen de la faculté de médecine, nous avons le projet de réaliser une conférence à notre retour au sein de notre faculté.
En complément du récit de notre périple, nous aborderons l’opportunité d’une année de césure dans le cursus médical. Car, si l’étendue des études de médecine est connue, la possibilité d’un temps d’arrêt l’est moins. Mise en place en 2015 dans toutes les universités de France, l’année de césure n’a pas eu la communication qu’elle méritait (du moins à Brest).
L’objectif sera de partager notre vécu aux étudiants qui, comme nous, ont ressenti le besoin d’un moment de répit et, et pourquoi pas d’ouverture au monde.