Documentaire - 52min 
Dans un récit collectif, des jeunes entre 18 et 25 ans décrivent « l’Après ». 
L’arrivée de la crise sanitaire a marqué une césure dans notre temps, déjà menacé par le dérèglement climatique. Face caméra dans un studio itinérant, les visages se succèdent et se confient sur le présent et l'avenir. Des images amateurs, récoltées depuis le premier confinement, entre en résonance avec leurs récits. À travers ces plans fixes, nous découvrons notre monde brusquement dépourvu de son activité humaine. Ce temps suspendu laisse libre cours aux peurs, aux espoirs et aux envies. Qu’est-ce que nous souhaitons conserver ou éliminer ? Quel changement nous voulons mettre en place dans notre vie ?  Ensemble, nous contemplons notre présent et définissons des futurs possibles. Dans un regard commun, les narrateurs construisent le monde rêvé de demain.

Durant le premier confinement j'avais la chance de vivre en face de la mer, je pouvais l’observer depuis ma fenêtre. Mais la voir tous les jours, sans pouvoir l’approcher, a d’abord suscité chez moi une grande frustration. L’océan est au coeur de mon quotidien, mon bien-être et mon inspiration en dépendent. Mais au bout de quelques jours, en plongeant mon regard sur l’horizon, je me suis aperçu que la mer m’apparaissait vide pour la première fois. Vide de ses bateaux, de ses surfeurs, de ses humains… et même vide de ses vagues. Après des mois à encaisser les coups de vent et les grosses houles, elle était apaisée.

J’ai alors lancé un appel à film, pour que chacun partage le spectacle inédit qui se jouait sous sa fenêtre. Avec un téléphone ou un appareil photo, l’important était de figer ce repos éphémère de la nature, lorsque l’activité humaine était diminuée. Il m’était nécessaire d’en garder une trace, pour illustrer notre incidence sur l’environnement. Les retours ont été très florissant car j’ai reçu plus de 5H de rushs provenant de Quimper, Biarritz, Nantes, Melbourne, Munich, Le Mans, Sète, Malaga... 

Un an après la situation sanitaire est la même, j’ai besoin de rêver à un horizon meilleur. Je suis née sur une planète en train d’étouffer, où nous prétextons encore qu’il faut agir pour « demain » et cette crise n’a fait que renforcer ma peur de l’après. J’ai 27 ans, mon avenir est devant moi pourtant il m’est difficile de rester optimiste. J’ai besoin de questionner ce futur incertain et d’aller à la rencontre de la génération qui me précède, ceux qui construisent leur avenir aujourd'hui, ceux qui ont 18-25 ans. Je veux recueillir leurs paroles, leurs peurs, leurs envies et les faire entendre. 

Le confinement ne sera pas le sujet de ce film, mais le point de départ d’une réflexion collective pour définir le « monde de demain ». Quelle est la société idéale pour laquelle nous avons envie d’agir ? Mais aussi, quelles sont nos peurs pour ce futur rythmé par les catastrophes climatiques ?  Ce film permettra de recréer du lien entre les individus pour construire ensemble un horizon plus lumineux. 

Le film s'adresse à tous. Il sera façonné par des images amateures tournées par des volontaires en Finistère, en France et dans d'autres régions du monde. Dans ce documentaire participatif, la parole sera donnée aux jeunes de tous horizons, pour construire un regard vaste et diversifié. L'ambition de ce projet est d'être diffusé le plus largement possible, lors de projections-débats, pour alimenter une réflexion et favoriser l'expression de chacun autour d'un sujet commun.