Un proverbe breton témoigne du danger des îles de la côte bretonne et particulièrement de l’île de Sein :
« Qui voit Ouessant voit son sang,
Qui voit Molène voit sa peine,
Qui voit Sein voit sa fin »
La mer et les jours
Un film de Raymond Vogel et Alain Kaminker - commenté par Chris Marker - documentaire - 1958 - 22 min.
Documentaire incontournable, resté longtemps inaccessible, le film se situe dans la grande tradition du documentaire des années 1950, mêlant authenticité et fiction dans une image imprégnée du cinéma néo-réaliste italien. Vogel et Kaminker voulaient montrer la dure vie des habitants de l’île de Sein et pour cela s’intégrer et partager leur vie quotidienne. Avec André Dumaître, le chef opérateur, ils participèrent à un sauvetage en mer, à la relève des gardiens de phare par gros temps. Ils vécurent avec les îliens des drames de la mer jusqu’au jour où Kaminker (frère de Simone Signoret) fut emporté par une lame de fond.
Mourir pour des images
Un film de René Vautier et Nicole Le Garrec - documentaire - 1972 - 45 min.
Document d’une rare force émotionnelle, le film retrace l’histoire du tournage de La mer et les jours. Ponctuée de témoignages d’îliens et d’extraits du film, une interview d’André Dumaître sert de trame au récit. Avec Mourir pour des images, premier film de l’Unité de Production Cinéma Bretagne (UPCB), René Vautier veut rendre hommage à Alain Kaminker, Raymond Vogel et André Dumaître pour leur travail. Il veut aussi faire étudier aux membres de l’UPCB comment, comme dans La mer et les jours, le cinéma doit se mettre au service des plus défavorisés, porter leur voix en instaurant un respect et une estime mutuels.
L'invité : Emmanuel Audrain
Emmanuel Audrain est un documentariste dont les films gravitent autour de deux univers.
Le premier c’est la mer. Non pas celle de Trenet ou de Valéry, mais celle, plus grave, que lui inspira La mer et les jours. Depuis son premier film Boléro pour le thon blanc en passant par Les enfants de l’Erika, jusqu’à Alerte sur la ressource, ses films vont au plus près des prises de conscience de notre époque, sans jamais en oublier l’humanité au sens propre, c’est-à-dire le peuple des gens de mer.
Son deuxième univers est constitué de films intimistes de mémoire et d’amitié comme Mémoire des îles, Partir accompagné, Je suis resté vivant !, Le testament de Tibhirine et dernièrement Retour en Algérie.