Après cette rencontre avec Alexandra (cf article jardins urbains), tout s'est vite et bien enchainé. Nous avons eu une réponse positive pour aller faire un petit volontariat dans des Termes (Termas Geometricas), au cœur de la région de Pucon (toujours au Chili). Puis nous avons rencontré Belén une productrice de cosmétiques naturels à Pucon également.
Belén âgée d’une trentaine d’années est l’initiatrice de ce beau projet, mais elle est aussi soutenue et aidée par son mari Edgardo. A l’origine Belén a une formation d’ingénieur dans la conservation des ressources naturelles. Avant de se lancer, elle travaillait pour la municipalité d’une petite ville chilienne proche de la frontière argentine. Son travail consistait à trouver des solutions pour le traitement et la conservation de l’eau. Puis elle a un jour eu envie de changer de travail, de devenir plus indépendante, et aussi de faire quelque chose de respectueux pour l’environnement. Alors elle s’est intéressée dans un premier temps aux savons naturels. Elle a pris un premier cours pour apprendre à faire des savons naturels. Puis elle a essayé de les vendre. Les premières ventes n’étaient pas évidentes.
Elle a ensuite quitté son travail. Grâce aux indemnités de fin de contrat, Belén a pu s’offrir d’autres cours sur la fabrication de cosmétiques naturels. Par la suite elle a alors pu produire elle-même des huiles, des crèmes, des shampoings, du maquillage, des baumes, et même du parfum. Le fait de diversifier sa gamme de produits, lui a permis de toucher plus de clients.
Aujourd’hui Belén et Edgardo ont créé leur propre marque « Ekolif », et ils la commercialisent, sur la ville de Pucon dans leur magasin, mais également dans une grande partie du Chili lors de ferias (marché artisanal). Le développement de leur page Facebook leur permet également de pouvoir répondre à des commandes.
Mais alors comment fait Belén pour créer ses cosmétiques naturels ? Tout d’abord, elle s’est rendu compte que pour avoir un bon produit, il lui fallait une bonne base et donc des produits naturels de bonne qualité. Pour cela, Belén et son mari récoltent une grande partie de leur matière première dans le champ juste derrière chez eux. Ils y trouvent des roses, du maqui, et bien d’autres. Belén sélectionne des produits biologiques. Par exemple pour faire une huile d’amande, elle importe des amandes bios produites à Santiago, ou encore de l’avoine. A force de faire les marchés, Belén a réussi à se créer un réseau, avec de nombreux producteurs locaux et bio. Ce qui lui a permis d’agrandir sa gamme de produits et de se diversifier.
Belén a dû faire plusieurs essais avant d’obtenir un produit prêt à la vente, c’est-à-dire un produit rentrant dans les cases des conventions, mais aussi un produit qui lui convenait qualitativement. Aujourd’hui les recettes doivent être respectées au milligramme près ! Belèn n’utilise pas d’alcool, ni de produits chimiques pour ses cosmétiques. Elle cherche à vendre des produits le plus respectueux de la nature et de notre peau. Ainsi la majorité des produits ont un ph neutre.
Pour commencer, Belén avait installé son labo dans une des pièces de la maison. Le projet marchant bien, Belén a pu construire son propre labo, ce qui lui permettra peut-être d’embaucher des personnes pour l’aider dans son projet. Elle ne s’arrête pas là, car ayant la formation requise, elle pense aussi à donner des cours de fabrication des cosmétiques naturels. Elle pense qu’il est important de transmettre son savoir et de le partager, pour faire changer les consommateurs.
Belén insiste également sur le fait que rien ne se perd. Par exemple, pour faire de l’huile, les résidus vont être utilisés dans la fabrication de savons exfoliants, ou pour faire de la farine (pour son utilisation personnelle).
Encore une fois nous avons rencontré une personne partie de pas grand-chose, mais qui croyait en son projet et la marque Ekolif, qui existe depuis 5 ans, est la preuve que réaliser un projet auquel on croit est possible J